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Je tiens les clés de la mort et de l’enfer : Les Matricides, Fuudge
par Maxime Bellegarde


Groupe: Fuudge
Album: Les Matricides
Maison de disques: Lazy At Work
Année: 2018
Format: MP3 (Bandcamp et Apple music)
Art et graphisme: Adida Fallen Angel

Photo

Après avoir créé un véritable « buzz » avec leurs deux premiers EP, le groupe de stoner grunge psychédélique Fuudge débarque avec son premier long jeu paru en novembre 2018. En effet, le groupe composé de David Bujold, Olivier Laroche, Pierre Alexandre et de Vincent LaBoisonnière s’était fait découvrir en 2016 grâce à son premier maxi intitulé EP proposant des sonorités lourdes et psychédéliques s’inspirant de la musique de la fin des années soixante. L’année suivante, le groupe récidive avec un deuxième EP intitulé Man! EP2. Un disque au son très grunge avec des paroles à l’image des groupes qui ont marqué ce mouvement musical de Seattle.
Qu’en est-il de la direction sonore et créative approchée par le groupe pour ce premier album ? Tout d’abord, lorsque l’on jette un coup d’œil à la pochette de l’album on remarque la présence non seulement d’un crâne humain, mais aussi d’un homme et d’une femme qui se tienne dans les bras sur un fond noir parsemé de lignes rouges. On remarque aussi la présence des mots latins : Et hàbeo claves mortis & inferni. Ce qui signifie : «Je tiens les clés de la mort et de l’enfer». Suite à cette constatation, on se doute bien que Fuudge ne nous proposera pas de la musique d’ascenseur.
Les Matricides débute avec la pièce « Capricorne » qui nous envoie dans un voyage astral avec des paroles et des sons tirés d’un film de science-fiction :
Photo

J’vise le ciel avec un gun
J’ai tué l’capricorne
Faut trouver une autre terre pour les hommes
 
Pendant qu’la lune explose
J’me saoule à l’eau d’rose
Dis-moé où tu veux que j’te dépose
 
Sur la route vers Jupiter
J’s’rai toujours ton frère
Tu sentiras pas qu’t’es en enfer
 
J’vise le ciel avec un gun
J’ai tué l’capricorne
Faut trouver une autre terre pour les hommes
La fin de la chanson ne laisse pas présager que le voyage auditif va bien se dérouler. Et c’est bel et bien le cas, car on embarque dans une balade au rythme effréné, lourd, parsemé de paroles sombres et de frustration. La famille, la religion (Satan plus particulièrement), les échecs amoureux et le meurtre sont des thématiques abordées dans les textes tout au long de l’album. D’ailleurs la définition du mot matricide utilisé dans le titre de l’album est la suivante : Qui a tué sa mère. L’album se termine avec la chanson titre « Les Matricides » sur les paroles suivantes :
Photo

Ses cheveux flottaient dans le ciel à jamais
Son sang bleu coulait, de partout on buvait
Jusqu’à c’que la nuit nous menace de rester
On l’a traînée, on l’a tuée, asteure on braille
 
On allait regretter notre crime à jamais
Brûler en enfer loin de celle qu’on aimait
Même les dieux ont tout fait pour nous arrêter
Mais on l’a tuée, on l’a mangée, asteure on braille

Peut-être au fond que le mot matricide est associé au mal que l’on inflige à notre planète la terre et à son meurtre en interprétant les paroles mentionnées précédemment dans la première et la dernière chanson. C’est une des interprétations que l’on retrouve sur cet album sans en être nécessairement le sujet principal. En somme, Les Matricides est un album qui met en son et en mot les angoisses causées par les relations humaines, les croyances en général et le futur de l’humanité.
Photo
Photo: David Bujold. Copyright de la souce: Marie-France Coallier Le Devoir, 2018. https://www.ledevoir.com/culture/musique/540684/fuudge-durcit-la-pate-dans-les-matricides
Parmi les groupes musicaux qui ont influencé le groupe notons Queens of the Stone Age. « Toé t’as toute fucké la game » la deuxième chanson de l’album est très sombre et rappelle sans aucun doute la pièce « Someone’s in the wolf » du groupe de Josh Homme avec son riff incisif et les effets d’écho utilisé pour la voix du chanteur dans le refrain. D’ailleurs le son typique de ce groupe californien se fait ressentir sur plusieurs pièces de l’album. Il ne s’agit pas du seul groupe dont on peut entendre l’influence sur cet album. À titre d’exemple, on peut citer le groupe québécois Galaxie dont on peut retrouver de grande similitude entre la voix de David Bujold et celle d’Olivier Langevin. Notons aussi la pièce « Si c’est ça que tu veux » qui s’inspire des riffs lourds et de la batterie simpliste avec cymbale à l’avant-plan typique du groupe de stoner Sleep.
Les influences grunge sont aussi présentes sur cet album tout comme sur le maxi Man! EP2. Les textes, mais aussi les sonorités, s’imprègnent de ce style musical. Notons aussi l’utilisation répétée de la technique d’enregistrement double-track (doublement de piste automatique)  pour la voix du chanteur. Technique utilisée sur plusieurs chansons de Nirvana sur l’album Nevermind. Sans oublier l’interlude à la fin de la chanson Qu’est-ce que j’pense de moé qui s’inspire de celle que l’on retrouve sur la chanson « Drain You ».
En résumé, il s’agit d’un album réussi pour la bande de David Bujold. Le groupe se démarque par ses sonorités lourdes, psychédéliques et ses textes sombres. Fuudge fait désormais partie d’un groupe sélect dans le paysage de la musique rock québécoise qui a marqué la décennie 2010 avec Galaxie, Oktoplut, Rouge Pompier pour en citer quelques exemples. En effet, la scène du stoner rock s’est bien ancré dans le paysage musical au cours des dernières années. Un style de musique qui a mis du temps à se bâtir une réputation dans la province francophone. Un album qui deviendra une référence dans le genre.
Photo
Rebecca Clarke
Population II
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